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Une répétition, 

spectacle de 9 performances

durée: 100 minutes, 

2018.12.15. 

« Une répétition » est un spectacle composé de 9 performances successives, réalisé par Qingmei YAO au CACHE space à Beijing le 15 décembre 2018. Ce spectacle, considéré comme une réelle répétition, permet une mise en scène flexible voire participative. Mettant en scène les coulisses, Qingmei YAO questionne la circulation et la transmission des gestes, sons et textes entre l’espace scénique et non scénique.  

Performance N°1. Sculpture socialiste mouvante

 

Cette partie est animée par cinq danseurs/euses de formations différentes : danse moderne, ballet, danse xinjiang, popping et danse antique mandarine. Les danseurs/euses réalisent ensembles six postures le long du couloir avant de se déplacer vers l’intérieur de la galerie. Ces corps habités de différentes compétences, déploient des enchainements gestuels singuliers. Cette « sculpture » sollicite la maintient de postures pendant de longues durées. Elle met en épreuve les corps, s’échappant finalement de l’iconographie de propagande pour illustrer la respiration, la nictation, et le relâchement du corps.

 

Performance N°2. Étincelles

 

Le public éclaire les danseur/euses à l’aide de vingt torches, produisant des rayons de lumière froide, suivant le mouvement. Ils avancent au fond du couloir vers la porte d’où émane une lumière tamisée.

 

Ils déposent les torches devant la porte avant d’entrer dans l’espace. L’espace est séparé en trois sections dont les deux scènes (A et B)  aux extrémités. La zone réservée au public est jonchée de tabourets qui séparent la salle.

 

Performance N°3. Nouvel Âge

 

Lors de l’échauffement des danseurs sur la scène A, un annonceur télé, restant debout sur la scène B, énonce sans cesse le mot « Xin Shi Dai » (le Nouvel Âge). Il travaille sur les émotions et la plasticité de la voix. Sous l’instruction de la réalisatrice, il donne en suite un long cours d’initiation sur la théorie et la technique vocale normalisée des chaines télé officielles chinoises. Par la suite, « la sculpture socialiste » est animée de nouveau sur la scène A en parallèle de l’exercice vocale en scène B. 

 

Performance N°4. Marche vers le Nouvel Âge

 

Un groupe de danseuses amateurs, composé de cinq femmes quinquagénaires du même quartier pékinois, monte sur la scène A. Toutes vêtues en pull rouge et pantalon blanc, ces danseuses amateurs, comme beaucoup d’autres femmes de leurs âges, pratiquent la danse régulièrement sur les places publiques. Issue du disco populaire et de la chorégraphie de propagande des années 60s, cette danse s’intègre aujourd’hui dans le paysage urbain chinois. La performance se déroule en trois séquences avec trois rythmes différents sur la même chanson dont les titres s’annoncent respectivement ainsi : « marcher vers le Nouvel Âge» ,« marcher deux fois moins vite vers le Nouvel Âge » et « marcher dix fois moins vite vers le Nouvel Âge ». Cette chanson communiste joyeuse, exaltée de l’enthousiasme du départ, devientlourde, ridicule et finit méconnaissable. Elle plonge les spectateurs dans un univers de sons extravagant et terrifiant. Les danseuses, perdant leurs repères musicaux, réalisent les gestes à leurs rythmes en fonction de leurs mémoires. 

 

Performance N°5. Chutes réussies

 

Deux acteurs amateurs montent sur la scène A. Un tas de livre se trouve à côté de chacun. Tous ces livres portent un nom en lien avec le mot « réussir ». Les acteurs lisent respectivement les couvertures des livres et les posent l’un après l’autre sous leurs pieds. La lecture devient un défi d’équilibriste. Lisant aléatoirement un paragraphe en feuilletant les ouvrages, les acteurs accélèrent l’action dans un esprit de compétition. L’accumulation de «livres de réussite » soulève progressivement les corps des acteurs et provoque finalement deux chutes attendues. 

 

Performance N°6. Tour de selfie

 

La comédienne de l’opéra pékinois se maquille à l’entrée de l’espace pendant le déroulement des autres performances. Lorsque vient son tour, elle entre dans la scène B son maquillage terminé. La comédienne fait des tours codifiés avec un smartphone à la main pour prendre des selfies. Son portable est branché sur un câble de 15 mètres, tombé du haut de la salle. Un appel vidéo via Wechat (Skype chinois) annonce son apparition simultanée sur l’écran de projection en Scène A. En tournant, elle se ligote avec la câble du smartphone puis se libère. L’image du smartphone illustre ses propres mouvements, alimentés à la fois par les gestes codifiés de l’opéra pékinois et ceux liés à l’usage du téléphone.

 

Performance N°7.  Je suis vraiment super  

 

Apparu avec la chanson « je suis vraiment super », l’acteur déplace l’enceinte du son sur la scène A et la met sur deux tabourets. Au rythme de la chanson, il se met à scier l’enceinte à l’aide d’une scie à bois. Le bruit de destruction se mêle à la musique issue de l’enceinte. La boite est coupée en deux, la musique s’arrête, l’action est terminée. 

 

Performance N°8. Les claqueurs

 

Les applaudissements éclatent. Le son des applaudissements spontanés diminue et il est remplacé progressivement par une claque rythmée. Cachés parmi les spectateurs, sept claqueurs applaudissent en rythme pendant que deux personnes poussent des cris d’approbation après chaque répétition. Les claqueurs se rendent de plus en plus visibles et ils entrent sur la scène A. 

 

Performance N°9. Dernière intervention : y a t-il l’autorisation ?

 

Un agent du bureau de sécurité nationale entre dans l’espace en criant « la performance a t-elle obtenue l’autorisation ? » « Qui est le responsable ? » « Dégagez ! Dégagez ! » Il tente de sortir les spectateurs de la salle. Un silence se produit. Le public est sous le choc. Il est informé que cette intervention est la dernière du spectacle. 

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